元代客卿馬哥博羅遊記 - 紀日本國

摘自魏易譯《元代客卿馬哥博羅遊記》

卷三
第二章 紀日本國

  日本國【Zipangu】東海中之一島也。其國去蠻子海濱一千五百英里【自甯波對渡僅五百英里,此間謂相去千五百英里者,殆華里耳】。其島甚大,居民膚色白晳,文字禮俗,雅有文化,所奉為偶象教。其民自古以來,未嘗臣屬外國,有歷代傳子之王以治之。其國產黃金至多,惟國王不許以寶物出口,故外商罕有至其國者,以此之故,國中黃金充塞。據嘗至其國者言,王宮屋頂,悉以金為承塵,瓦亦以金為之,宮中有金案,窗亦以金為飾,宮中黃金值價當不可以數計。其國又產珍珠,其色微紅,光圓潤澤,價過白色之珠。其國人對於送死之法,有埋葬者,有火化者日本有神道及佛教兩種,神道教主埋屍,佛教主荼毗】,其用上法者,必以珍珠一粒納屍口中,火化者不然。

  大可汗聞日本國之富,思取為藩屬,命大將二人率舟師往征。二大將一名阿巴加丹【Abbacatan】,一名馮三省【Vonsancin,與元史之名不符】,師自蠻子塞登及京師出發【塞登應為「刺桐」音譯,即泉州】,舟渡大洋,安抵日本,然二將殊不和,故未能下多城。特有某城,以抗不肯降,經大可汗兵猛攻而得,下令屠其城,惟餘八人,則以素習邪術,能自保障,一時不死。其人以符納入皮肉之間,刀斧不能傷之,後為大可汗軍官探悉其所以然之故,以木推擊斃之。

  逾數日,海中北風大作,舟震蕩不可制,羣議停止用兵陸上,即日班師。迨全師登舟啟椗歸國,途中風惡甚,舟沒者無數。舟中人有附板得慶生者,達一小島,去日本大島約四英里。二將及諸重要武官皆得返國。其飄流至孤島者,為數可三萬人,島中無居民,又未嘗攜有軍械,自知不為餓莩,則見俘耳。比及海上風靜,日本人駕小舟無數來荒島冀盡俘韃靼之衆,然殊無紀律,登陸之後,委舟海岸,入陸求敵。韃靼人望見其來,伏身巖後避之,迨其登陸,則又繞他道以達海岸,見小舟無數,上揚日本國旂,即擁登舟中,駛向日本島上某大城。城人見舟上為本國旂幟,以為本國人歸也,不為之防。韃靼兵登陸,見男子殊不多,但有婦女甚夥,於是留其女而逐其男。日本國王聞知此事,甚怒,命嚴圍其城,毋許一人出入。城圍六閱月之久,城中人知援兵不可恃,乞降但預約不得加害。時為千二百六十一年也【此間年月必有錯誤】。數年以後,大可汗廉得征日本之所以無效者,以二將不和之故,於是殺其一人,而遣其他赴淑爾撒島【Zorza,此島當在亞洲北陸大湖之中】。其地殺人之法,以人裹生牛皮中,置風日中,令其自乾,皮乾則收縮,其人遂緩緩以死。

第三章 紀日本國之偶象及食人之惡俗

  日本國大島及其隣近諸島所奉之偶象,其狀態不一,有牛狗羊豕其首而人其身者,有僅一首而二面者,有三首者,其一居中,二旁出兩肩之上,有四臂者,甚至有十臂及百臂者。神之臂愈多者,其威權亦最大,人民祀之亦最虔且衆。基督教徒叩其何以崇奉偶象,其人答曰:吾國自遠祖以及於吾輩,咸奉此教,吾等將以是教傳至子孫,千秋萬世,不改其祀。其祭神時,所有一切典禮,殘忍背謬,吾書雅不欲敘其事。偶象教徒於戰時俘獲敵人,設其人之家屬,不能以金贖者,則大集親友於其家,烹敵而食之,且謂人肉味美,遠勝他肉。



一五五六年中古法文版 « Le Devisement du monde »

De l’iſle de Zipangri. Chap. II.

L’Iſle de Zipangri eſt fort ſpacieuſe, & de grande eſtendue, ſituée en la haulte mer, a diſtance des havres de la province de Mangi de cinq cens lieues ou environ. Les habitans d’icelle ſont blancz & d’aſſez belle ſtature, adonnez au ſervice des idoles : ilz recongnoiſſent un Roy ſeul & particulier en leur pays, & ne ſont a aucun autre tributaires. En ceſte iſle y à de l’or en grande abondance, toutesfois le Roy ne le permet facilement tranſporter hors du pays : ce qui eſt cauſe que bien peu de marchandz frequentent & traffiquent en ceſte province. Le Roy à un palays ſumptueux & magnifique duquel la couverture eſt entierement de lames d’or, tout ainſi que pardeça les grandes maiſons ſeigneurialles ſont couvertes de plomb ou de cuyvre. Semblablement les planchers des ſalles & chambres de ce palays ſont lambriſſez & couvertz de lames d’or (comme lon dict.) On trouve en ceſte iſle grande quantité de perles fort excellentes & ſingulieres, tant en groſſeur que rotondité, & ſont de couleur rouge, qui ſont en plus grand pris, eſtime & valeur ſans comparaiſon, que ne ſont les blanches. Et oultre y à pluſieurs pierres precieuſes, leſquelles avec l’abondance de l’or rendent l’iſle ſur tout riche & opulente.


De l’effort & entreprise que feit le grand Cham pour conquester l’isle de Zypangri. Chap. III.

Le grand Cham Cublai estant adverty de l’opulence & grandes richesses qui estoient en l’isle de Zipangri; meist en deliberation de la subjuguer & reduire a sa puissance : & a ceste fin expedia deux de ses capitaines de guerren l’un nommé Abatan, & l’autre Nonsachun, & deux armées bien accoustrées & fournies de toutes choses necessaires pour subjuguer l’isle de Zipangri. Lesquelz desbarquans des portz de Zarten & Quinsay, avec grand nombre de navires bien equippées de gens, tant de pied que de cheval, feirent voille vers l’isle de Zipangri : en laquelle prenans terre a l’improviste, feirent plusieurs ravages, degastz, & depopulations es villages & chasteaux du plat pays. Mais avant que d’entrer plus oultre, & gaigner l’isle, s’esmeut une querelle & discord entre les deux capitaines, qui fut de grand poix & consequence : Car ilz ne vouloient obeyr ne s’accomoder aux desseinctz & entreprinses l’un de l’autre : qui fut cause que rien ne leur pouvoit heureusement succeder : tellement qu’ilz ne peurent prendre & avoir victoire d’aucune cille ou chasteau, fors d’un seul chasteau seulement. Apres la prinse duquel tous ceulx qui furent trouvez dedans y avoir esté commis par le Roy pour la garde d’iceluy furent saccagez & mis au fil de l’espée par le commandement du capitaine. Entre leſquelz toutesfois furent trouvez huict personnes de la garnison de ce chasteau, lesquelz portoient en leurs braceletz certaines pierres precieuses enchassées, qui estoient de telle efficace & vertu (par incantations diaboliques) qu’ilz ne pouvoient aucunement estre blecez ou navrez par ferrement quelconque tandis qu’ilz portoient sur eulx les pierres susdictes : au moyen de quoy fut advisé de les assomer a coups de bastons, ce qui fut faict.


De l’infortune des navires des Tartares qui furent enfondrez & rompuz, & plusieurs submergez. Chapitre LVIII.

Or il advint certain jour qu’une grande tempeste s’esleva sur mer de telle impetuosité, que les navires des Tartares par la force des ventz & orages se heurterent si rudement les uns contre les autres, qu’ilz furent jectez contre les havres a demy cassez & rompuz. Lors fut advisé entre les Pilottes & nautonniers d’esloigner le plus qu’on pourroit de terre les navires, esquelz estoient les gens de guerre des deux armées. Ce qui fut faict : mais s’augmentant de plus en plus la furie de la tempeste, plusieurs navires commencerent a s’entrouvrir & enfondrer, dont plusieurs furent noyez & submergez, les autres avec l’ayde de certaines tables & planches de boys que selon la fortune ilz rencontrerent en nageant, se saulverent en une petite isle qui est proche & contigue de Zipangry. Et quant aux autres dont la navires estoient encores entieres, ilz se retirerent en leur pays. Or de ceulx qui apres leurs navires brisées & rompues s’estoient peu saulver en ceste petite isle, se trouverent en nombre environ trente mil hommes, lesquelz toutesfois estoient en desespoir de leurs vies, & n’attendoient autre chose que la mort, par ce qu’ilz n’avoient aucuns navires pour se retirer & mettre hors de l’isle, & qu’ilz n’y trouvoient aucuns vivres, d’autant qu’elle estoit inhabitée & deserte.


Comme les Tartares eschapperent le peril de la mort, & retournerent en l’isle de Zipangri. Chap. V.

Ceste fureur & tempeste de la per rappaisée, les Zipangrois advertiz que les Tartares en grand nombre s’estoient sauvez, en nageant en ceste petite isle, vindrent en armes avec grande quantité de navires & gens de guerre assaillir ses pauvres gens desarmez & presque au desespoir en ceste isle, afin de les saccager & du tout exterminer, sachans qu’ilz estoient abandonnez & destituez de tout secours. Eux arrivez au port, prenent terre & entrent asseurement en pays pour chercher les Tartares qu’ilz estimoient vaguer dedans l’isle confusément & comme gens desesperez. Lesquelz toutesfois ayas aperceu leur venue & se destournans sagement de leur veuë (craignans qu’ilz fussent recongneuz & descouvertz) se cacherent & latirerent le long des rivages de la mer, assez pres du lieu ou les Zipangrois avoient prins port & laissé leurs navires, se tenans coyement en leur embusche, jusque a ce qu’ilz apperceurent les Zipangrois espartz par toute l’isle pour leur recherche, & fort eslongnez de leurs navires. Alors les Tartares s’emparent subitement des navires, entrent dedans, & font voile vers l’isle de Zipangri, joyeux de leur delivrance, delaissez les Zipangriens en leur lieu dedans l’isle. Eulx entrez en l’isle de Zipangri, prennent les enseignes & guidons des Zipangriens qu’ilz trouverent es navires, & prennent leur chemin vers la principale ville de toute l’isle : les habitans de laquelle voyans les enseignes de leurs gens, estimans qu’ilz retourneroient victorieux, sortirent au devant d’eulx & reçoyvent imprudemment leur ennemy, & l’introduysent dedans la ville : de laquelle se voyans les Tartares superieurs, dechasserent tous les habitans fors quelques femmes qu’ilz retindrent.


Les Tartares sont depuis dechassez de la ville par eulx gaignée. Chap. VI.

Estant le Roy de Zipangri adverty de ce discours, & de la ruse dont advoient usé les Tartares, equippe & met sus d’autres navires pour retirer ses gens qui estoient demourez en l'isle, puis vient assieger la ville que les Tartares avoient prinse & occupée, & de telle diligence faict observer les passages, destroictz & entrées de la ville qu’aucun n’en pouvoit sortir ou entrer. Car il advisa que sur tout il convenoit donner ordre & prendre songneusement garde que les Tartares assiegez ne peussent advertir & certiorer le grand Cham leur seigneur de ce qui estoit advenu, autrement que cestoit faict que de luy & de son royaume. A ceste cause les Tartares demeurent encloz, assiegez & enfermez par sept mois entiers : apres lesquelz se voyans estre destituez & sans esperance d’aucun secours, rendent la ville au Roy de Zipangri, a telle condition qu’ilz s’en retourneroient en leur pays leurs vies, & bagues sauves. Ce qui fut faict en l’an de nostre salut mil deux cens quatre vingtz & neuf.


De l’idolatrie & cruaulté des habitans de Zipangri. Chap. VII.

Les Zipangrois adorent diverses formes d’idoles : les uns ont teste de beuf : autres de porc, aucuns de chien, & de diverses autres bestes : aucuns y à qui ont quatre visaiges en une mesme teste : autres trois testes, l’une eslevée sur le col, & les deux autres sur les espaules. Oultre y en à qui ont quatre mains, autres vingt, autre cent : & d’autant qu’ilz ont plus de mains sont reputez avoir plus de puissance & vertu. Et quand on s’enquiert des habitans de qui ilz retiennent telles ceremonies & traditions, respondent communement qu’ilz ensuyvent en cela leurs peres : & qu’ilz ne doibvent croire ne avoir foy sinon a ce qu’ilz ont receu & aprins d’eulx. Semblablement y à une coustume detestable en Zipangri, que quand ilz prennent un homme estranger, s’il peut payer rançon & se rachepter par argent, ilz le laissent aller : sinon & qu’il n’ait le moyen de se rachepter ilz le tuent, le font cuire & le mangent en un banquet qu’ilz font pour ceste cause, auquel ilz invitent tous leurs parens & amys.

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